Qu'est ce qu'un DVA ?L' ARVA (appareil de recherche de victime d'avalanche) change de nom, on l'appelle maintenant DVA pour détecteur de victime d'avalanche. C'est donc ce petit boîtier que tous les randonneurs àskis portent sur la poitrine, sorte de grigri anti-avalanche pour certains. Un rituel y est même associé : Le responsable au départ de chaque randonnée fait défiler ses participants devant lui et écoute le "bip" plus ou moins tonique émis par cet étrange appareil. Cet appareil n'empêche nullement les avalanches et ne détecte même pas les plaques traîtresses, mais aide àlocaliser ceux qui s'y sont fait prendre.
Dans cet article, vous trouverez quelques notions sur le fonctionnement de base de cet appareil afin de l'utiliser correctement, suivi de quelques conseils sur les tactiques de recherche, et deux courts paragraphes sur le sondage et le pelletage, complémentaires de la recherche. Cet article ne traite pas du sauvetage en avalanche, vous ne trouverez rien ni sur l'alerte àdonner, ni sur les premiers secours.
La première partie fait appel àdes notions de physique, désolée pour les non scientifiques allergiques àcette belle science, vous avez besoin de lire au moins partiellement cette première partie pour suivre les suivantes. Les parties non indispensables àla compréhension de la suite sont en italique..Les deuxième et troisième parties sont plus pratiques car elles concernent les techniques de recherche des victimes, une seule victime dans la deuxième partie et plusieurs dans la troisième.
Une attention particulière est donnée aux recherches multi-victimes, àmaîtriser absolument àmon avis. Il s'agit d'une statistiques sur 280 avalanches qui touchent des randonneurs àskis et sur 186 autres concernant des skieurs hors-piste. Pour les randonneurs àskis non localisés par des moyens visuels, 61% sont ensevelis àplusieurs, alors que ce pourcentage tombe à26% pour les skieurs hors-piste. Dans ces 61%, 26% étaient ensevelis avec au moins 4 autres personnes. Dans la plupart des cas d'ensevelissement multiple concernant 5 personnes ou plus, les randonneurs montaient « en rang serré » bien sur. C'est en randonnée et àla montée que le risque d'ensevelissement multiple est le plus élevé, cela ne vous surprendra pas. Je vous donne juste la conclusion.
« Si un randonneur àski prétend trouver 90% de tous les ensevelis, il doit pouvoir résoudre une
situation avec 6 ensevelis ». Difficile àrésoudre. Mais ce qui est plus étonnant, c'est le résultat si
on ne sait pas résoudre une situation pour 2 ensevelis, on ne trouvera pas 61,2% des victimes.
tout cela pour vous dire qu'il faut savoir gérer une recherche multiples.
Qu'est ce qu'un DVA ?
C'est un émetteur récepteur d'ondes électromagnétiques. Une antenne, composée d'un barreau de ferrite entouré d'un bobinage de fil électrique, émet un champ (ou une onde) électromagnétique àune fréquence fixée par la norme ETS 300718 (révisée en EN 300 718 en 2001) à457 kHz. Cette antenne est généralement positionnée suivant le grand côté du boîtier de DVA, sauf pour les tracker DTS, où elle est en biais.
En savoir un peu plus:L'émission modulée en amplitude à457 kHz, ce qui donne une longueur d'onde de 656 m, ne se fait pas en
permanence mais par impulsions périodiques, les période et durée d'impulsion étant variables d'un DVA ÃÂ
l'autre. Ceci permet d 'économiser les piles et permet d'ailleurs également de reconnaître les DVA àleur « bip » pour les oreilles exercées. Mais attention, ceci limite le temps de réponse en recherche quand
on déplace rapidement le récepteur. Sur une durée d'une seconde, un DVA n'émet que pendant une demi-seconde environ, pendant le reste du temps, le récepteur ne pourra rien acquérir. Cette même antenne ( couplée dans les modèles numériques àune deuxième plus petite, perpendiculaire àla première et uniquement réceptrice et même àune troisième dans les modèles récents) permet la détection d'une onde àcette même fréquence. Des circuits électroniques traitent le signal. Suivant les modèles, on obtient un son qui augmente quand le signal détecté augmente (DVA analogique), ou l' affichage d 'une « distance » entre l'émetteur et le récepteur et d'une direction àsuivre (DVA numérique). Le signal augmente quand la « distance » entre le récepteur (votre DVA) et l'émetteur (le DVA de la victime enfouie) diminue, mais il dépend aussi de l'orientation de l'antenne de votre DVA par rapport au champ que votre appareil soit analogique ou numérique, récent ou ancien.
Comment est orienté dans l'espace le champ émis par l'antenne d'un DVA ou plutôt quelle est l'allure d'une ligne de champ ?
Pour les spécialistes, avec des antennes de quelques centimètres de longueur et des distances de l'ordre du mètre ou de la dizaine de mètres entre l'émetteur et le récepteur et pour une longueur d'onde de 656 m, nous sommes dans le domaine du champ proche. Pour les non spécialistes, pensez àde grande oreilles. (image si dessous)